« Une loi pour les assurés, moins pour les assureurs »

Interview de Gérard Bekerman dans le Nice-Matin du mardi 2 octobre 2018

L’article 20 de la loi Pacte, relatif à l’épargne retraite, a été adopté par l’Assemblée nationale vendredi. Une réussite pour Gérard Bekerman, le président de l’Association française d’épargne et de retraite (AFER) dont les revendications ont été entendues par Bercy.

Aujourd’hui, il sera à Nice dès 18 heures, afin de rencontrer ses adhérents lors de l’assemblée régionale organisée à Acropolis. (1)

Que pensez-vous de la loi Pacte, adoptée vendredi par l’Assemblée nationale ?

Sans faire de politique, c’est une bonne loi.

Elle va dans le sens des épargnants qui sont 15 millions en France, soit 30 millions si l’on compte leurs bénéficiaires.
C’est le placement préféré des Français.

Dès le mois d’août, on est monté au créneau auprès de l’Elysée et le ministre de l’Economie Bruno Le Maire pour défendre les atouts de l’assurance-vie. Toutes nos revendications ont été entendues.

Est-elle bénéfique aux épargnants?

C’est une loi qui va apporter la liberté. Elle ne taxe pas l’assurance-vie, elle ne touche pas au régime de succession, ni aux exonérations fiscales.

On peut désormais choisir si on souhaite récupérer l’argent en rente [complément de revenu versé jusqu’à son décès] ou en capital [récupération de l’épargne en une seule fois].

Alors qu’avant, seul le PERP, le plan d’épargne populaire retraite permettait de faire une sortie en capital, avec un plafond de 20%. C’est révolutionnaire.

D’autre part, aujourd’hui, quand les salariés côtisent pour leur retraite, ils sont cloués à l’entreprise. La loi Pacte permet le transfert de l’épargne si le salarié change d’entreprise.

Une loi faite pour les consommateurs donc ?

Oui, c’est une loi consumériste faite pour les assurés et un petit peu moins pour les assureurs.

Développer l’investissement en actions, une bonne solution?

Le gouvernement veut réconcilier les Français avec les actions, et il a raison.

L’assurance-vie représente 1700 milliards, soit 80% de notre PIB. Jusqu’à aujourd’hui, elle ne finançait pas assez les entreprises et l’économie.

L’Afer a voulu jouer un rôle pour financer les PME, notamment dans les Alpes-Maritimes, avec un prêt de 1 milliard d’euros.

La politique d’Emmanuel Macron vis-à-vis des retraités ne peut-elle pas freiner les épargnants ?

Pour les actifs, la loi Pacte est une chance. Les mesures qu’elle contient vont permettre à des milliers de Français de préparer au mieux leur retraite.

L’intelligence de cette loi est de prendre conscience que la question des retraites doit être traitée tôt.

(1) 1,Esplanade John Fitzgerald Kennedy. Entrée libre.

Tags: